Le succès des patronages

Lieu d’éducation par le jeu, le sport, les activités culturelles et la prière, le patronage a le vent en poupe. Sa vocation est d’être un lieu d’accueil pour les enfants. Le Messager a plongé dans cet univers pour en faire émerger les bienfaits.
06 Novembre 2022 | par

En 30 ans, les patronages en France ont presque quadruplé ! Ils sont passés de 40 à plus de 150 dans toute la France. Alternative au centre de loisirs, les patronages accueillent les enfants hors du temps scolaire, afin d’éviter la solitude voire la rue, et proposent des activités éducatives enracinées dans une vision chrétienne de chaque personne.
Chaque « patro » a un objectif éducatif bien défini et les activités proposées sont très variées : activités manuelles, jeux d’intérieur, sport, sorties culturelles, etc. C’est d’ailleurs un souvenir précis pour Paul, aujourd’hui âgé de 20 ans, qui appréciait particulièrement « la poterie, la papeterie ou encore le ping-pong ». La prise de responsabilité, le service et la confiance en soi sont toujours à l’honneur. Le père Gilles Pelletier, un religieux de Saint-Vincent-de-Paul et curé de Notre-Dame de Nazareth (Paris), paroisse qui accueille un patronage de garçons et de filles, explique que « le patronage permet l’expérience de la vie en société réelle, telle qu’elle est en dehors des structures catholiques ». Pour lui, « le patronage permet à un grand nombre de prendre des responsabilités et ainsi à se former à devenir acteurs dans leur future famille et dans le monde professionnel ».
Au « patro », on apprend à respecter les règles, à accepter les différences et vivre les uns avec les autres. La responsabilité fait parfois naître et souvent grandir la confiance en soi et donne à découvrir la joie du don. Les grands sont là pour donner l’exemple aux plus jeunes et souvent aussi pour aider les animateurs.

On joue et on prie
Le jeu est une manière de développer les qualités d’un jeune, qu’elles soient relationnelles, intellectuelles ou encore physiques, dans un climat de bienveillance, de confiance et d’exigence.
Pour le père Pelletier, l’exigence de présence au patronage chaque semaine permet « d’asseoir la régularité et la persévérance, mais aussi de permettre l’éducation sur un temps long. Durant ces temps de présence « on joue et on prie », c’est-à-dire qu’il y a toujours un grand jeu en commun selon les âges et « un temps de causerie à portée morale et religieuse, selon les âges ». Qu’un jeune ait 6 ou 26 ans, ce mode de fonctionnement est maintenu pour tous. À Notre-Dame de Nazareth, les activités sont non-mixtes, « permettant ainsi aux garçons et aux filles d’être eux-mêmes. La “co-éducation” ne nous paraît pas être une bonne manière de répondre aux problèmes de notre temps. »

Ouvert à tous
Les patronages ont également le souci d’accueillir tous les publics quel que soit le milieu social, la culture ou la religion ; ils aident aussi les enfants qui ont des difficultés scolaires ou familiales. Les premiers patronages sont apparus au cours du XIXe siècle et font référence aux œuvres paroissiales de protection et d’éducation en faveur de la jeunesse. C’est ainsi qu’un patronage dépend d’une paroisse et se situe généralement dans ses locaux. Mais cela ne signifie pas qu’il y ait une catéchèse à proprement parler dans le cadre du patronage. Le religieux de Saint-Vincent-de-Paul explique qu’elle est « proposée comme participation libre à la vie de la paroisse ». Mais, poursuit-il « la prière fait partie du rythme de la vie, ainsi en colonie de vacances, matin et soir la prière est pour tous, la messe est proposée ainsi que le chapelet. Le prêtre est toujours présent durant tout le temps d’ouverture du patronage, permettant ainsi aux enfants, aux jeunes et aux familles de le rencontrer pour grandir dans la foi, ou la découvrir ». Le patronage constitue clairement un terreau pour la transmission de la foi chrétienne. C’est aussi un soutien accordé aux parents, parfois confrontés à des horaires de travail mordant sur les heures de temps scolaire. Afin de ne perdre aucun jeune, la participation demandée à tous est très faible ; à Notre-Dame de Nazareth, ils demandent cent euros pour l’année pour les activités de tous les jours.
 

Une école de vie
N’ayant pas été élevée dans la culture scoute, Sophie, mère de 4 enfants, leur avait proposé dès le primaire d’aller au patronage. « Il y en avait plusieurs autour de chez nous, explique Sophie, nos enfants allaient là où ils retrouvaient leurs amis de l’école, donc ils étaient dans deux patros différents ». C’est aussi ce dont témoigne Paul, ce jeune passé par le Patronage du Bon Conseil (Paris), qui y allait avec ses « amis de l’école qui sont aujourd’hui encore [ses] amis ». Pour les plus petits, c’est souvent l’une ou l’autre maman qui propose la formule du patronage. L’attrait des jeunes se fait par les jeunes eux-mêmes qui invitent leurs camarades à venir voir. Les enfants de Sophie « ont beaucoup aimé le patronage, c’est une école de vie où les grands font attention aux petits ». Elle se souvient aussi que « les camps d’été de 3 semaines étaient attendus par [ses] enfants ». Comme les patronages proposent des activités les mercredis après-midi, les week-ends et un camp pendant l’été, les familles choisissent en majorité le patronage ou le scoutisme, rares sont ceux qui cumulent les deux activités. Chacun a sa spécificité. Dans un patronage, les jeunes ne sont pas tous animateurs ; leurs responsabilités sont progressives et sont en lien avec leurs engagements chrétiens. Le lien entre la vie de foi et le service anime les patronages dont le programme est clair : l’éducation à la sainteté.

Updated on 06 Novembre 2022
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