À l’école des saints enfants

Alors que nous fêtons tous les saints, Le Messager de Saint Antoine se penche sur les enfants saints. Pourquoi un enfant peut-il être saint ? Depuis toujours, l’Église a reconnu les signes de sainteté chez les enfants.
07 Novembre 2021 | par

« Quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant – dit Jésus – n’y entrera pas » (Lc 18, 17). L’évangéliste saint Luc exprime clairement que l’attitude d’un enfant est celle à adopter pour entrer dans le Royaume de Dieu. « Laissez les petits enfants venir à moi », peut-on encore lire chez saint Marc (Mc 10, 14). Les évangélistes sont unanimes : un enfant, c’est la vie, un signe d’espérance. Un enfant, par sa simple candeur, est fasciné par le mystère et embrase le monde d’amour. Qui n’a jamais entendu dire qu’après une épreuve, une famille se relève plus facilement avec la présence d’enfants. Un mystère de vie les anime et entraîne tous ceux qui sont autour. Une simplicité leur donne de développer une relation spéciale avec la Vierge Marie. Saint Jean-Paul II ajoutait même « qu’avec son aide, (les enfants) peuvent atteindre les sommets de la sainteté ». À Lourdes et à Fatima, la Vierge Marie a bien choisi des enfants pour accueillir fidèlement son message. Suite à ces rencontres avec la Belle Dame, les enfants ont eu à cœur de réciter quotidiennement le rosaire, d’offrir des pénitences fréquentes et ressentaient le désir de consoler le cœur de Jésus et Marie. À Fatima, en l’an 2000, Jean-Paul II avait rappelé qu’en « se laissant guider avec une générosité totale, par une Maîtresse si bonne, Jacinthe et François (avaient) rejoint en peu de temps les sommets de la perfection ». L’esprit de l’enfant est disponible à l’accueil de la lumière divine.

Amoureux de Jésus
Dès le début, le christianisme a reconnu chez des enfants les signes de sainteté : saint Tarcisius, jeune martyr romain et patron des servants d’autel, vivait sous le règne de l’empereur Valérien qui persécutait les chrétiens. Le petit Tarcisius est mort parce qu’il était chrétien et ne voulait pas lâcher les hosties consacrées qu’il portait dans un petit morceau de lin, serrées contre sa poitrine. « Je mourrai, plutôt que de les céder », avait-il déclaré. Ce saint reste un modèle pour les enfants de chœur mais aussi pour les plus grands. Une sœur Missionnaire de la Charité qui avait demandé ce prénom pour sa profession religieuse, souhaitait être toujours unie à Jésus et pleine de zèle. Saint Cyr, qui vivait à Tarse où les chrétiens étaient condamnés, était à peine âgé de 5 ans lorsqu’il courait dans les salles du tribunal en criant « moi aussi, je suis chrétien ! ». Il fut martyrisé en même temps que sa mère. La tradition raconte que « tentant plus d’une fois de torturer l’enfant, les soldats virent leur cruauté punie. Tous les gestes néfastes visant à blesser Cyr se retournaient, grâce à l’aide de Dieu, contre les bourreaux qui se retrouvaient tantôt brûlés, ébouillantés ou encore flagellés. Le juge du palais, fou de rage, en vint à attraper l’enfant par les pieds et avec violence lui brisa la tête contre les marches du tribunal. Saint Cyr est dès lors l’un des plus jeunes martyrs de la chrétienté ». De nombreux enfants ont marqué leur entourage par leur foi débordante dès leur plus jeune âge. Ils sont capables d’exprimer leur proximité avec le Seigneur de manière spontanée et naturelle.

Vie de foi intense
Au XXIe siècle, le bienheureux Carlo Acutis, mort à 15 ans, confiait : « Si l’on s’approche tous les jours de l’Eucharistie, on va tout droit au paradis ». Carlo a aussi un lien très fort avec la Vierge Marie, il aime la prière du chapelet, « la plus simple pour monter au Ciel », selon lui. Carlo vit la sainteté par la charité et l’amitié. Il est très aimé par tous et a été un témoin du Christ auprès de tous ceux qu’il côtoyait. « Ce qui nous rendra vraiment beaux aux yeux de Dieu, confiait ce jeune garçon, ce sera seulement la manière dont nous aurons aimé nos frères ». Carlo fait ce qu’il dit et à son enterrement, tous les pauvres du quartier sont présents. Sa mère sait que Carlo l’a ramenée à la foi. « C’est mon petit sauveur », aime-t-elle à dire. Les enfants sont des modèles et ils sont nombreux : la vénérable Anne de Guigné, décédée à 11 ans en 1922, est un exemple de vie lumineuse. À 10 ans, elle écrivait : « Je veux que pour Jésus, mon cœur soit pur comme un lys ». Bouleversée par la mort de son père lorsqu’elle avait 4 ans, Anne devint une fille douce, généreuse, avec la volonté persévérante de devenir bonne. Prière et volonté sont le secret de sa vie, courte mais lumineuse. Tout comme la petite Anne-Gabrielle Caron, morte à 8 ans, devenue la « grande petite sœur du Ciel » de Camille qui lui parle chaque jour. « Le sourire et l’inébranlable confiance d’Anne-Gabrielle en Dieu » ont porté Camille ces dernières années marquées par des luttes, de l’espérance et de la souffrance étroitement mêlées. Faire connaître Anne-Gabrielle fait partie de la vie de cette jeune trentenaire ayant déjà des proches au ciel.

Le pardon et le courage
Tant d’enfants ont pardonné à leurs bourreaux, juste avant de mourir, et ont été si courageux : Maria Goretti, à 12 ans, pardonne à celui qui avait voulu abuser d’elle. Bouleversé par ce pardon, ce dernier se convertit et demanda, de manière publique, pardon pour son crime. La petite vénérable romaine Antonietta Meo, malgré sa maladie et la perte d’une de ses jambes, est toute tournée vers les autres, partage avec les plus pauvres, et offre ses douleurs au Seigneur durant ses 6 ans de vie sur terre. Selon Benoît XVI, « elle a parcouru à toute vitesse l’autoroute qui mène à Jésus ». Il n’y a pas d’âge pour devenir saint et vivre les vertus chrétiennes à un degré héroïque.

Updated on 07 Novembre 2021
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