Petits ruisseaux... grandes rivières

18 Février 2009 | par

162 projets, contre 140 ; 2 100 000 euros, au lieu de 1 800 000 : en 2008, les contributions de la Caritas Saint-Antoine aux drames du monde ont augmenté de 16,5%, notamment en Afrique et en Asie. Et ce, malgré la crise et grâce à la solidarité des lecteurs du Messager. Compte-rendu.


Il en est de la Caritas Saint-Antoine comme des milliers de ruisseaux qui, descendant des montagnes et des neiges, font les grandes rivières : autour de grands projets, lancés chaque année pour la fête de saint Antoine, plus de 160 mini-projets et des milliers d’interventions ; avec 2 millions d’euros, un nombre incalculable de petits gestes et d’humbles offrandes qui témoignent de la sensibilité et de la solidarité de nos lecteurs envers toutes les misères du monde. « Il y a là une grande preuve de générosité, commente le Père Valentino Maragno, Directeur de la Caritas Saint-Antoine ; nos bienfaiteurs sont, pour la plupart, des personnes aux revenus modestes, qui tiennent à être présents dans nos terres de mission, auprès des plus pauvres. Cela nous engage à bien cibler nos interventions et en accroître l’efficacité. »



Priorité à l’Afrique et à l’Asie

En 2007, on s’en souvient, deux grands projets avaient eu pour but les orphelins de guerre du Congo et les victimes du Sida au Kenya ; en 2008, ce sont les enfants chiffonniers de Manille qui nous ont intéressés et émus. En 2008, comme en 2007, notre organisme a privilégié, en Afrique et en Asie, les zones les plus démunies et les moins visitées par les grandes organisations internationales. Ainsi l’Ouganda a-t-il bénéficié du plus grand nombre de projets (26), suivie du Congo et de l’Angola, déchirés par les guerres civiles, les épidémies et la corruption. En Asie, c’est l’Inde qui arrive en premier, suivie des Philippines et du Pakistan, car la pauvreté fait rage même dans les pays dit “émergents”. En effet, écrit la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation) dans son dernier rapport, « contrairement aux attentes, les analyses croisées des pays en voie de développement montrent que la croissance économique, en l’absence de mesures spécifiques pour combattre la faim, risque d’oublier un très grand nombre de personnes, surtout dans les zones rurales.



Ainsi en Afrique sub-saharienne et en Asie sont concentrées 90% des personnes qui souffrent de la faim. En 2008, l’augmentation des prix des denrées alimentaires a brusquement empiré la situation et l’on compte aujourd’hui plus 75 millions de victimes de la faim dans le monde.



Ces deux zones détiennent également le triste record de la mortalité enfantine, avec 80% de décès entre 0 et 5 ans, les principales causes de mortalité étant le manque de services sanitaires, les maladies et la pénurie d’eau potable. De même, l’analphabétisme, surtout parmi les femmes, prive les mères de l’instruction et de l’indépendance économique nécessaires pour assurer la survie des enfants.





Des besoins multiples, des aides diversifiées

Ce tableau a amené la Caritas Saint-Antoine à concentrer ses efforts sur trois bénéficiaires prioritaires : les enfants, les femmes et les populations rurales, et sur quatre types d’interventions : l’école (42 projets), la santé (27 projets), l’accès à l’eau potable (21 projets), le micro-crédit et la formation professionnelle (34 projets), c’est-à-dire sur les services primaires et sur l’accès au travail. L’école a bénéficié de construction et d’aménagement de salles de classe, de bourses d’études et d’équipements scolaires. La santé, de dispensaires, de logements pour médecins, d’achat de médicaments, de structures d’accueil de réfugiés et de malades du Sida. L’accès à l’eau potable, de la construction de puits, citernes et aqueducs. Enfin le micro-crédit et la formation professionnelle représentent les projets les plus avancés dans la mesure où ils offrent aux bénéficiaires les outils pour sortir de la pauvreté, comme la possibilité de créer des entreprises, l’aptitude à certains travaux, la comptabilité, la gestion, la plupart de ces emplois étant confiées à des femmes, véritables âmes de ces sociétés.





Nouveautés et projets d’avenir

Le projet qui a le plus intéressé la Caritas Saint-Antoine en 2008 (250 000 euros) a été la construction d’une école pour les enfants chiffonniers de Manille. Mais les grands projets sont l’exception. Les autres, pour 60%, concernent des interventions locales, concoctées par les populations et appuyées par les autorités.



Parmi les nouveautés, signalons cependant une forme de pauvreté souvent ignorée par les ONG, et qui a été illustrée en novembre 2008 par le Prix Saint-Antoine attribué à Grégoire en Côte-d’Ivoire : la prise en charge des malades mentaux, abandonnés et marginalisés par la société et par leurs propres familles



Par ailleurs, souligne le père Valentino Maragno, nous envisageons la création d’un réseau d’institutions et de services, pris en charge par des missionnaires et des laïcs, une sorte de filiales de la Caritas Saint-Antoine, capables de fonctionner localement, de recenser les besoins locaux et de proposer des solutions adaptées.

  



Résumé







































































PAYS PROJETS  MONTANT
Afrique 95 1 253 250€ 
Asie 26 478 850€ 
Amérique  27 248 165€
Europe 14 114 350€ 
     
Total  162 2 094 615€




 

Updated on 06 Octobre 2016