Une solidarité aux multiples visages

06 Mars 2022 | par

2021 fut une année compliquée mais riche en résultats pour la Caritas Saint-Antoine qui a réalisé 106 projets dans le monde entier, et 10 projets spéciaux liés à la pandémie et aux anniversaires antoniens en Italie.
Plus de 4 millions d’euros ont été donnés dans 36 pays pour un nombre de bénéficiaires qui dépasse le million.
La persistance de la pandémie a engendré la nécessité de revoir les priorités et les procédures. À la mission traditionnelle d’aide aux populations les plus pauvres du monde se sont ajoutés de nouveaux défis causés par le SARS-CoV-2 , qui est responsable de nouvelles formes de pauvreté et de marginalisation, même dans les pays riches.

De l’Afrique aux pauvres de chez nous
L’Afrique reste le continent où la Caritas Saint-Antoine intervient le plus : il a reçu presque la moitié des ressources (48,65 %) pour un total de 70 projets.
Cependant, la vraie nouveauté de 2021 réside dans le fait que l’Italie se trouve en tête du classement des pays qui ont reçu le plus de fonds, suivie par la République démocratique du Congo. C’est la toute première fois que cela arrive. « La pandémie a engendré une hausse des demandes d’aide de l’Italie, explique le frère Valerio Folli, directeur de la Caritas Saint-Antoine. Surtout de la part des petites organisations qui s’occupent de personnes en graves difficultés économiques, d’enfants ou d’adolescents ayant des problèmes familiaux, de personnes handicapées ou dépendantes. Chacune d’entre elles a dû faire face à une hausse énorme de travail sans pouvoir compter sur les ressources habituelles alors que l’accès aux fonds publics devient de plus en plus difficile après la nouvelle réforme italienne concernant le tiers-secteur. Nous ne pouvions pas ignorer les nouveaux pauvres proches de nous parmi lesquels de nombreux Italiens, mais aussi nos nouveaux voisins originaires d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. »
La plupart des projets soutenus en 2021 concernent l’école mais la catégorie de projets qui a absorbé le plus de ressources est celle de « la promotion humaine », c’est-à-dire ces projets qui ont pour but la promotion du développement sous diverses perspectives : sociale, sanitaire, économique. Il s’agit de projets pour l’insertion dans le monde du travail, de promotion de la femme, de formation dans les domaines de l’agriculture ou de la santé.
Une grande attention a été accordée à la construction de maisons ou de centres d’accueil, mais aussi à toutes ces initiatives qui favorisent l’accès aux soins médicaux et à l’eau potable, ou qui visent l’amélioration de la situation sanitaire dans les bâtiments communautaires,  chose encore plus importante en temps de pandémie.

De nouveaux types de bénéficiaires
Si l’école et les projets communautaires ont été les deux domaines d’intervention principaux en 2021, c’est que les bénéficiaires ne sont pas étrangers à ce choix. Les enfants et les adolescents, destinataires traditionnels de la Caritas Saint-Antoine, sont au centre de 31 projets qui ont reçu environ 27 % des ressources. Presque autant que les 36 projets consacrés à la totalité de la population, et qui absorbent 25 % des contributions.
Au fil des ans, cependant, une certaine tendance s’est accentuée, à savoir celle de soutenir non seulement les projets pour les plus petits mais aussi pour les écoles supérieures et la formation au travail.  
« Un choix qui poursuit une tendance consolidée, continue le frère Valerio, car les plus jeunes sont souvent les plus marginalisés et ils ont une perspective de vie pire que celle de leurs parents. Pour ce qui est des projets destinés aux populations, ils sont surtout réalisés dans les zones rurales de l’Afrique où les gens manquent de tout. Il s’agit de la périphérie des périphéries où toute aide, même la plus petite, est d’une importance vitale et a une retombée amplifiée. »
Des choix qui suivent donc la règle de l’efficacité maximale : « Soutenir la croissance scolaire, humaine et spirituelles des enfants, des adolescents et des jeunes hommes et femmes signifie créer les bases du développement. De la même façon, intervenir dans les périphéries les plus pauvres signifie jeter les bases pour un changement et ralentir, autant que possible, la migration vers les villes car c’est une cause supplémentaire de pauvreté et de marginalisation dont les morts dans la Méditerranée sont une des conséquences les plus dramatiques ».
Cela montre bien que ce qui paraît loin de nous est en réalité chez nous et que le bien, fait de la bonne manière et au bon moment, est un bien pour tous.
En ce qui concerne les financements, la Caritas Saint-Antoine demeure une réalité faite de micro-réalisations, en collaboration avec l’Église et la société civile des pays bénéficiaires. 75 projets sur 106 ont demandé en moyenne entre 10 000 et 30 000 euros. Un montant en hausse par rapport aux années précédentes en raison de l’inflation.  

L’Église qui agit au nom de saint Antoine
La dernière grande nouveauté concerne le profil des référents des projets dans les lieux de mission. Et là, les surprises ne font pas défaut : les hommes sont au nombre de 55 dont 42 religieux et 13 laïcs. Les Frères Mineurs Conventuels, ceux qui gèrent la Caritas Saint-Antoine, ne sont que 12. Mais la donnée qui saute aux yeux est que le nombre de femmes est en hausse continue. En 2021, elles étaient 39 dont 32 religieuses et 7 laïques. Au total, les missionnaires, laïcs ou religieux occidentaux sont environ 21 % du total des référents (94).
L’Église que nous voyons au travers de ces chiffres est une Église en mouvement, synodale, toujours moins centrée sur l’Europe et autoréférentielle.
« Il s’agit de l’Église des petits pas, conclut le frère Valerio, faits ensemble, qui tient compte de l’apport féminin et des diversités culturelle. C’est l’Église proche des plus petits et des plus marginalisés, qui accueille et s’implique, qui appelle tous les croyants. Une Église que nous n’arrivons plus à voir en temps de pandémie. Je pense que saint Antoine, qui inspire notre œuvre, en serait fier. »

Europe                                   1 254 995€
Albanie                                       30 600 €
Italie                                      1 203 395 €
Roumanie                                  21 000 €

Afrique                                 1 947 150 €
Angola                                       73 000 €
Burkina Faso                           429 050 €
Burundi                                      37 000 €
Cameroun                                  33 000 €
Tchad                                         68 000 €
Côte D’ivoire                            131 450 €
Ghana                                        63 300 €
Kenya                                       150 150 €
Liberia                                        15 500 €
Malawi                                        64 500 €
Mozambique                               66 300 €
Rep. Dém. Congo                     414 700 €
Rwanda                                     133 000 €
Tanzanie                                    214 800 €
Togo                                            14 000 €
Ouganda                                     39 400 €

Asie                                          493 750 €
Bangladesh                                 26 500 €
Philippines                                   50 000 €
Inde                                            111 000 €
Israël                                           76 750 €
Liban                                           49 000 €
Myanmar                                     50 000 €
Pakistan                                      74 800 €
Yémen                                        55 700 €

Amérique                                 206 200 €
Argentine                                    20 000 €
Bolivie                                           8 000 €
Brésil                                          60 000 €
Chili                                            20 000 €
Équateur                                     72 600 €
Paraguay                                    15 600 €
Pérou                                          10 000 €

 

 

Updated on 06 Mars 2022
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