Donnez… sans mesure

20 Septembre 2020 | par

LA PAROLE DE DIEU

Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous,
faites-le aussi pour eux.
 
[…] Aimez vos ennemis, faites du bien
et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande,
et vous serez les fils du Très-Haut,
car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
 
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera :
c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,
qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira de mesure aussi pour vous. » (Lc 6, 31-38)

LA PAROLE DE SAINT ANTOINE

 
Ta miséricorde envers le prochain doit être triple : s’il a péché contre toi, pardonne-lui ; s’il s’est écarté du chemin de la vérité, instruis-le ; s’il a faim, restaure-le : Heureux qui pense au pauvre et au faible.
Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. Ne jugez pas... Il nous est permis de juger les comportements qui vont contre la justice et le bien public. Il y a cependant des actes qui peuvent être bons ou mauvais, selon le but que l’on recherche. Nous ignorons ce que deviendra celui qui nous semble mauvais, car il serait téméraire de désespérer de sa correction, de le blâmer et de l’exclure.
Ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. Il ne faut pas se réjouir de la mort de l’ennemi, mais la déplorer et la pleurer. David a pleuré la mort de son fils Absalom qui avait conjuré contre lui « Mon fils Absalom ! Que ne suis-je pas mort à ta place ! » (2R 18, 33)
Remettez, et il vous sera remis. Celui qui, couvert de paroles outrageantes, ne parvient pas à garder patience, qu’il évoque à sa mémoire l’épisode de David qui, poursuivi par les invectives de Shiméï dit : Laissez-le maudire, si le Seigneur le lui a commandé. .
Prions donc le Seigneur Jésus Christ, Père de Miséricorde, d’infuser en nous la miséricorde afin que nous usions miséricorde envers nous et envers les autres, ne jugeons personne, ne condamnions personne, pardonnions à celui qui pèche contre nous et donnions nous-mêmes et nos biens à ceux qui les demandent.
Saint Antoine, 4e dimanche après la Pentecôte

POUR ALLER PLUS LOIN

L’évangile que saint Antoine commente dans ce passage ne concorde pas avec celui de nos dimanches de septembre, soit que les textes évangéliques soient répartis sur trois années,  soit que chaque texte contienne en lui-même son propre enseignement. Ainsi, la péricope de Luc sur les béatitudes et l’amour des ennemis (6, 20-38 :18 versets) concentre-t-elle le grand discours sur la montagne de Matthieu qui s’étend sur trois chapitres, pour un total de 109 versets. Un condensé, car tout est dit d’une manière sobre et avec des gestes concrets, suffisants pour orienter notre manière de penser et d’agir dans le sens du Christ : « Aimez vos ennemis ! Faites du bien sans attendre de récompense ! Donnez sans calculs intéressés, vous obtiendrez en échange la même mesure! »
La miséricorde est un motif récurrent chez l’évangéliste Luc, et chez saint Antoine, mais suffit-il de la rappeler sans la répercuter dans nos vies, ici et maintenant ? Si en cette rentrée, nous déplorons les millions de pauvres qui meurent par manque de moyens et de structures contre le virus, ou à cause de guerres que ne cessent de se livrer les pouvoirs des armes et de l’argent. La miséricorde a-t-elle donné son dernier mot ? Ce n’est pas par de grandes déclarations ni des actions spectaculaires qu’elle se manifeste, mais, par l’humble geste de ce médecin qui, en pleine mer, réconforte par un sourire gratuit des naufragés à bout de force ; ou à travers cette religieuse qui quitte son couvent pour être présente auprès des malades. À chacun sa manière de donner et de pardonner, sans mesure.

Updated on 20 Septembre 2020
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