La force de la foi et du sport

À priori sans rapport, la foi et le sport partagent en réalité bon nombre de points communs. La pratique du sport peut s’apparenter à une allégorie de la vie chrétienne.
12 Juillet 2020 | par

Qualités morales, effort physique, amour pour la paix. Ces aspects communs à la vie chrétienne et au sport rejoignent aussi bien les idéaux de l’Église que ceux des Jeux Olympiques, dont la devise « Plus haut, plus vite, plus fort » est une invitation à développer les talents que Dieu nous a donnés. C’est aussi un idéal de la persévérance et du don de soi. Le sport est « une activité humaine de grande valeur, capable d’enrichir la vie des personnes », affirme le pape François. Se donner dans le sport est un appel à la sainteté. « Ne vous contentez pas d’un “match nul” médiocre, confie encore le Pape, donnez le meilleur de vous-même ». Ainsi sans sacrifices, nous n’obtenons ni grands résultats ni satisfaction. Le sacrifice et la souffrance ont une nature potentiellement transformatrice, explique le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.

Sacrifices et et maîtrise de soi
« Ces rencontres avec le sacrifice dans le sport peuvent aider les athlètes à former leur caractère. Ils peuvent développer les vertus de courage et d’humilité, de persévérance et de force », explique le Dicastère qui héberge la section Église et Sport. « Maintenir une vie de prière, une riche vie sacramentelle et travailler pour le bien commun, s’accompagne souvent de nombreux obstacles et difficultés », peut-on encore lire. Or saint Jean-Paul II expliquait que « la discipline stricte et le contrôle de soi, la prudence, l’esprit de sacrifice et le dévouement représentent les qualités spirituelles, psychologiques et physiques testées dans de nombreux sports ». Le sport éduque ainsi à l’épreuve, à la maîtrise de soi. Il est, selon le pape Pie XII, « un antidote efficace contre la mollesse et la vie facile ». Le pape de la Seconde Guerre mondiale aimait aussi dire que « le sport développe le caractère, fait un homme courageux, un perdant généreux, un victorieux gracieux, il raffine les sens, permet la pénétration intellectuelle, une volonté d’acier à l’endurance ».

Au-delà des égoïsmes
Dans le sport comme dans la vie, les grands résultats s’obtiennent en équipe. Une grande équipe est toujours composée d’individus qui ne jouent pas seuls mais ensemble. Les joueurs ont tous une importance unique qui rendent l’équipe plus forte. Le pape François estime que « la pratique sportive stimule un sain dépassement de soi et de ses propres égoïsmes, elle entraîne à l’esprit de sacrifice et si on la conçoit correctement, elle favorise la loyauté dans les rapports interpersonnels, l’amitié, le respect des règles ».
Le travail d’équipe est beau et si important dans la vie. Il est contraire à l’individualisme et au chacun pour soi. Les sportifs rejettent toute forme d’égoïsme et d’isolement, ils aiment être avec les autres, s’entraider et grandir en fraternité. Les athlètes donnent l’exemple de vertus de générosité, de sacrifice, de constance, de bonne humeur mais aussi de justice et de courtoisie. La résistance, l’esprit d’équipe et la fraternité figurent parmi les plus beaux fruits du sport selon le pape François.
Aussi bien pour vivre sa foi que pour jouer, les règles sont essentielles pour vivre ensemble. « Le bonheur ne se trouve pas dans le dérèglement, mais dans la poursuite de ses objectifs avec fidélité ; et vous apprenez aussi que l’on ne se sent pas plus libre quand il n’y a pas de limites, mais quand avec ses limites, l’on donne le maximum », assure le Pape. Il est important d’apporter et de communiquer la joie transmise par le sport, qui n’est autre que de découvrir les potentialités de chacun.

Joie
La pratique du sport nous aide à découvrir sans peur nos limites et à lutter pour s’améliorer tous les jours. Et quand une personne donne ce qu’elle a de mieux, elle éprouve une stimulation puis la satisfaction et la joie de l’accomplissement. Aux côtés des difficultés et des défis, la joie émerge souvent pour tous ceux qui pratiquent le sport. La même chose est vraie dans la vie de la foi chrétienne. « Le sport est la joie de la vie, assurait saint Jean-Paul II, un jeu, une célébration et en tant que tel il doit être correctement utilisé et libéré des excès de la perfection technique et du professionnalisme par la restauration de sa vraie nature, sa capacité à renforcer les liens d’amitié, favoriser le dialogue et l’ouverture aux autres ». Il est important que le sport reste un jeu car ce n’est qu’ainsi qu’il fait du bien au corps et à l’esprit. Le jeu est toujours l’activité de la joie. Le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie assure également que « la joie profonde et durable émerge souvent lorsque nous nous engageons sans réserve à quelque chose que nous aimons ».

Pour la paix
La 6e Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, en avril, est la célébration annuelle du pouvoir du sport comme vecteur de changement social, de développement communautaire, de paix et de compréhension. La veille, le pape François avait lancé un appel : « Relançons donc le sport pour la paix et le développement ! » Le sport est un canal pour construire une société plus humaine, pacifique et juste.
Nelson Mandela déclarait que le sport avait « le pouvoir de changer le monde, d’unir les gens de manière quasi unique et de créer de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir ».
Le sport nous offre souvent le spectacle d’une beauté dans l’harmonie des mouvements, la force du jeu en équipe et nous émerveille. Le sport et la foi nous rappellent que la beauté est l’un des moyens de rencontrer Dieu.

Updated on 12 Juillet 2020
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